Dans le sillage de la politique migratoire restrictive de l’administration Trump, 31 Haïtiens figurent parmi les 364 migrants illégaux arrêtés à Porto Rico depuis janvier. Une situation qui inquiète la communauté haïtienne locale et la diaspora.
Une opération coup de poing à Condado
Jeudi dernier, une opération conjointe des forces fédérales a secoué le quartier huppé de Condado à San Juan. Les agents de l’ICE (Immigration and Customs Enforcement) ont:
- Intercepté 53 Dominicains travaillant sur un chantier hôtelier
- Vérifié systématiquement les papiers de tous les travailleurs
- Ciblé particulièrement les secteurs de la construction et de l’hôtellerie
« Toute personne en violation de la loi en assumera les conséquences », a averti Rebecca González du HSI, rappelant que 67 migrants arrêtés cette année font face à des accusations criminelles graves.
La communauté haïtienne en première ligne
Parmi les 364 arrestations depuis janvier:
- 31 Haïtiens (8,5% du total)
- 245 Dominicains (67,3%)
- 16 Vénézuéliens
- 12 Mexicains
- 9 Brésiliens
- 6 Chinois
Ces chiffres révèlent une réalité amère: beaucoup de nos compatriotes risquent tout pour échapper à la crise haïtienne, souvent au prix de leur liberté.
L’ombre de la politique TrumpCette recrudescence des arrestations s’inscrit dans le cadre de:
La politique « Tolérance Zéro » renforcée depuis 2023
- L’extension des pouvoirs de l’ICE
- La criminalisation accrue des sans-papiers
Un avocat de Miami spécialisé en immigration haïtienne nous confie: « Les rafles comme celle de Condado deviennent monnaie courante. Beaucoup de nos clients préfèrent maintenant rester cachés. »
Et après l’arrestation? Le calvaire des détenus
Les migrants haïtiens arrêtés risquent:
- Une détention prolongée au centre de Guaynabo
- Une expulsion vers Haïti
- Pour certains, des poursuites pénales
« La plupart ignorent leurs droits », déplore une travailleuse sociale de Santurce. « Ils signent souvent leur propre expulsion sans le réaliser. »
Un choix impossible
Entre la crise en Haïti et la répression à Porto Rico, nos compatriotes sont pris au piège. Cette situation pose une question cruciale:
Faut-il risquer la liberté pour échapper à la misère?