Port au Prince, mardi 18 février 2025 – Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), a fermement dénoncé la multiplication des actes de violence terroriste en Haïti, particulièrement le massacre perpétré dans la nuit du 16 au 17 février 2025 par le gang “Kraze Baryè”, dirigé par Vitelhomme Innocent, membre influent de l’organisation criminelle “Viv Ansanm”. Selon lui, au moins vingt personnes ont été tuées lors de cette attaque meurtrière, soulignant l’inaction judiciaire face à ces crimes qui endeuillent la population haïtienne.
Espérance pointe du doigt les complicités politiques et économiques qui permettent à ces groupes armés de prospérer, malgré les sanctions internationales qui frappent plusieurs de leurs soutiens. Il réclame des poursuites judiciaires contre les chefs de gangs et leurs financeurs, rappelant que de nombreux responsables impliqués dans ces réseaux criminels n’ont toujours pas été inquiétés par la justice haïtienne.
Dans la nuit du 15 au 16 février 2025, les assaillants de “Viv Ansanm” ont frappé la commune de Kenscoff, prenant le contrôle du site stratégique “Teleco” et assassinant plusieurs agents de la Brigade de Surveillance et d’Appui à la Police (BSAP) ainsi que des militaires des Forces Armées d’Haïti (FADH). Deux civils, une mère et son enfant, ont également été exécutés et brûlés.
Entre le 11 et le 14 février, à Croix-des-Bouquets, Wilson Joseph, alias “Lanmò San Jou”, a ordonné l’exécution d’au moins onze personnes soupçonnées d’avoir collaboré avec les forces de l’ordre, renforçant ainsi un climat de terreur.
Le RNDDH rappelle également le massacre du 26 au 27 janvier 2025, où plus de cinquante personnes ont été tuées et une centaine de maisons incendiées lors d’une attaque coordonnée de la coalition “Viv Ansanm” dans plusieurs localités de Kenscoff.
Les chiffres des Nations Unies pour 2024 témoignent de l’ampleur de la crise sécuritaire en Haïti : plus de 5 600 homicides liés aux gangs, plus d’un million de déplacés internes, et des centaines de milliers de femmes et de filles vivant dans des conditions de vulnérabilité extrême. La violence sexuelle est de plus en plus utilisée comme arme pour terroriser et soumettre la population, aggravant une situation humanitaire déjà critique.
Face à cette escalade de la violence, Pierre Espérance exhorte le Conseil Présidentiel de Transition à prendre des mesures immédiates et concrètes pour restaurer la sécurité, fournir aux forces de l’ordre les moyens nécessaires pour lutter contre les gangs et garantir la protection des citoyens haïtiens. Il appelle également à une mobilisation renforcée de la communauté internationale pour empêcher que le pays ne sombre davantage dans le chaos.