Port-au-Prince, 13 janvier 2025 — L’avocat et défenseur des droits humains Samuel Madistin tire la sonnette d’alarme face à une situation qu’il qualifie d’explosive. Lors d’une interview sur Magik 9, il a accusé plusieurs organisations politiques haïtiennes, dont EDE, Accord du 21 décembre, et le Collectif du 30 janvier, de favoriser indirectement les gangs armés. Selon lui, ces entités participent à leur légitimation en relayant leur discours sur la scène internationale.

Une alliance implicite aux conséquences graves

« Ces organisations n’hésitent pas à normaliser les gangs sous prétexte de dialogue politique, oubliant les souffrances infligées à des milliers de victimes », a-t-il déclaré avec indignation. Selon Madistin, inclure ces groupes criminels dans les discussions politiques constitue une trahison envers les citoyens.

Il a dénoncé ce qu’il considère comme une stratégie délibérée de certains acteurs politiques visant à asseoir leur pouvoir en s’appuyant sur les gangs, qualifiant cette manœuvre de « compromission morale inacceptable ».

Légitimation des gangs : un affront aux victimes

Pour Madistin, proposer d’inclure les gangs armés dans les négociations pour résoudre la crise nationale revient à mépriser les victimes de leurs exactions. « Associer des criminels à la résolution de nos problèmes nationaux est une insulte à ceux qui ont tout perdu à cause de ces mêmes criminels », a-t-il affirmé.

Il a plaidé pour une position ferme et claire des autorités, soulignant que les gangs ne peuvent être perçus comme des interlocuteurs valables.

Appel à une réponse étatique forte et transparente

Face à cette situation, Madistin exhorte l’État à renforcer ses forces de sécurité et à adopter une stratégie implacable contre les gangs. Il a également souligné l’importance d’un assainissement des structures politiques pour éviter que des alliances douteuses n’aggravent la crise sécuritaire.

La coalition « Viv Ansanm » dans le viseur

Dans sa déclaration, Samuel Madistin a aussi critiqué la transformation de la coalition « Viv Ansanm » en parti politique, mettant en garde contre des intentions qu’il qualifie d’opportunistes. Selon lui, seule une démonstration claire de transparence et d’intégrité morale pourrait justifier une telle démarche.

Un message clair : pas de compromis avec l’impunité

Samuel Madistin a conclu son intervention par un appel à la vigilance et à l’action. « Haïti ne peut pas se permettre de devenir un État capturé par des alliances dangereuses. Il est temps pour les institutions politiques de retrouver leur crédibilité et pour l’État d’assumer pleinement ses responsabilités. »

Dans un contexte où l’insécurité continue de paralyser le pays, la dénonciation de Samuel Madistin fait écho à une population lassée par l’inaction et les compromissions. Reste à voir si ce cri d’alarme trouvera un écho auprès des autorités compétentes.

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