Le journaliste et juriste Val Éné devient le nouveau porte-parole du Premier ministre Fils-Aimé. Une nomination qui mise sur l’expérience médiatique et la formation juridique pour mieux faire passer les messages du gouvernement auprès de la population haïtienne.

Dans un pays où la communication politique reste souvent hermétique, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé vient de faire un choix stratégique. Val Éné, figure familière des ondes de Scoop FM, endosse désormais le rôle de porte-parole de la Primature. Une nomination annoncée ce lundi 24 juin lors de la 14ème édition des « Mardis de la Nation ».

Cette désignation marque une volonté claire du gouvernement de professionnaliser sa communication, à l’heure où chaque décision gouvernementale fait l’objet d’analyses serrées de la part de nos compatriotes, qu’ils soient à Port-au-Prince, dans les provinces ou dans la diaspora.

Un profil qui allie médias et droit

Le choix de Val Éné n’est pas le fruit du hasard. Me Axène Joseph, chef de cabinet du Premier ministre, a présenté le nouveau porte-parole comme « un professionnel féru », soulignant un parcours qui marie expertise médiatique et formation juridique solide.

Avec une maîtrise en droit et une formation en science politique et philosophie, Éné apporte une double compétence particulièrement recherchée dans ce poste. Son passage par le ministère de la Justice et de la Sécurité publique, où il a occupé les fonctions de membre de cabinet et de responsable communication, lui donne une connaissance précieuse des rouages de l’administration publique.

Cette expérience dans l’appareil étatique, couplée à son travail journalistique, devrait lui permettre de naviguer entre les exigences de la communication gouvernementale et la nécessité de rester crédible auprès du public.

« Vulgariser les actions du pouvoir exécutif »

Dans son discours d’investiture, Val Éné a donné le ton de sa mission : « vulgariser au maximum les actions du pouvoir exécutif de manière à permettre à la population d’être informée des moindres initiatives et réalisations gouvernementales ».

Cette promesse de transparence résonne particulièrement dans un contexte où les Haïtiens, fatigués des promesses non tenues, réclament des informations claires sur l’action gouvernementale. Pour nos compatriotes de la diaspora qui suivent attentivement l’évolution de la situation, cette nomination pourrait annoncer une communication plus accessible et régulière.

L’ancien journaliste de Scoop FM connaît bien les codes de la communication populaire haïtienne. Son passage dans les médias lui a appris à s’adresser directement aux préoccupations quotidiennes des citoyens, un atout précieux pour un gouvernement qui doit reconquérir la confiance.

Une coordination nécessaire de l’action gouvernementale

Me Axène Joseph a justifié cette nomination par la nécessité d’avoir « quelqu’un qui porte la parole, qui informe la population en temps et lieu des différentes décisions et même des réflexions qui se font au niveau de la Primature ».

Cette centralisation de la communication gouvernementale répond à un besoin réel de cohérence. Trop souvent, les messages contradictoires entre ministères ou les silences prolongés ont alimenté rumeurs et spéculations, créant une confusion dommageable à l’action publique.

Avec Val Éné, le gouvernement Fils-Aimé mise sur un interlocuteur unique, capable de traduire les décisions techniques en langage accessible au grand public.

Un défi de taille dans un contexte difficile

Le nouveau porte-parole prend ses fonctions dans un contexte particulièrement sensible. Entre crise sécuritaire, défis économiques et tensions politiques, chaque sortie publique sera scrutée et analysée.

Sa promesse de « justifier la confiance placée » en lui par le Premier ministre sera mise à l’épreuve dès les premières semaines. Car au-delà de la forme, c’est bien sur le fond que les Haïtiens jugeront l’efficacité de cette nouvelle communication gouvernementale.

La nomination de Val Éné marque-t-elle un tournant dans la communication du gouvernement Fils-Aimé ? Sa capacité à concilier loyauté gouvernementale et crédibilité journalistique sera le véritable test de cette nomination. Dans un pays où la parole publique a souvent été dévaluée, le défi est de taille : redonner du crédit à la communication officielle.

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