Semaine chargée à la Primature. Le Chef du gouvernement multiplie les initiatives pour combattre l’insécurité, moderniser le système de santé et préparer le retour à la démocratie. Un agenda d’État qui montre une volonté claire de réconcilier Haïti avec elle-même.

Sécurité : au cœur des priorités gouvernementales

La semaine du 30 septembre au 7 octobre a confirmé une réalité : pour le gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé, la restauration de la sécurité est l’urgence absolue. Le Premier ministre n’a pas dérogé à cette ligne directrice, multipliant les gestes symboliques et concrets en faveur des forces de l’ordre et de la justice.

Le 4 octobre, il a rendu un hommage solennel aux policiers tombés en service. « Héros de la République », les a-t-il appelés, réaffirmant que la Nation reconnaît le sacrifice de ces hommes et ces femmes qui donnent leur vie pour protéger les citoyens. Un message fort dans un contexte où les gangs armés terrorisent les quartiers, où les kidnappings se multiplient, et où la peur paralyse le quotidien des Haïtiens.

Le lendemain, le 5 octobre, le Chef du gouvernement a lancé la 35ᵉ promotion de la Police nationale d’Haïti (PNH). Cette cérémonie n’est pas anodine : elle symbolise le renforcement des capacités de la police haïtienne, l’arrivée de nouvelles recrues formées et motivées pour combattre la criminalité organisée. Dans un pays où les forces de sécurité manquent cruellement d’effectifs et de ressources, chaque nouvelle promotion représente un pas vers le rétablissement de l’ordre.

La présence du Premier ministre à la rentrée judiciaire complète ce tableau. En saluant le rôle essentiel des magistrats, Alix Didier Fils-Aimé envoie un message clair : la sécurité, c’est aussi l’application de la loi, c’est des juges qui condamnent les criminels, c’est un État de droit qui fonctionne. Sécurité et justice doivent marcher de pair.

Une diplomatie stratégique pour la santé

Pendant ce temps, le gouvernement ne néglige pas la diplomatie. Loin de là. Haïti a conclu un accord de partenariat stratégique avec l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS/OMS), une victoire diplomatique souvent invisible mais cruciale pour le pays.

Concrètement, cela signifie deux choses majeures :

Haïti a été élue au Comité exécutif de l’OPS — une reconnaissance du rôle que le pays peut jouer dans les enjeux sanitaires régionaux. C’est aussi une opportunité d’influencer les politiques de santé dans les Caraïbes et les Amériques.

Haïti a été proposée pour siéger au Comité permanent de prévention et d’intervention en cas d’urgence de l’OMS — une responsabilité importante qui reflète la confiance internationale envers le gouvernement haïtien sur les questions sanitaires. Dans un contexte où les épidémies traversent les frontières, avoir une voix dans ce type de comité peut changer la donne pour les Haïtiens.

Ces initiatives traduisent la volonté du gouvernement de moderniser le système de santé et de garantir un meilleur accès aux soins pour tous — une promesse que des millions d’Haïtiens attendent depuis longtemps, dans un pays où les hôpitaux manquent de médicaments et où les services de santé restent inaccessibles pour beaucoup.

Budget et bonne gouvernance au cœur des discussions

Le 30 septembre, le Premier ministre a réuni son Conseil de gouvernement pour examiner le budget national 2025-2026. Les échanges n’ont pas tourné autour de considérations technocratiques stériles. Au contraire, ils ont porté sur les vraies priorités :

  • La restauration de la sécurité — l’investissement dans la police, la justice, les opérations de maintien de l’ordre
  • La promotion de la bonne gouvernance — réduire la corruption, renforcer les institutions, restaurer la confiance publique
  • La justice sociale — s’assurer que les politiques gouvernementales bénéficient aux plus démunis
  • La relance de l’économie nationale — créer des emplois, attirer l’investissement, redonner de la vie au secteur privé

Pour un pays habitué à des gouvernements où l’argent public disparaît ou enrichit quelques privilégiés, ce type d’orientation du budget ressemble à un changement de paradigme. À voir si la réalité suivra les déclarations d’intention.

La diplomatie internationale porte ses fruits

Le Chef du gouvernement a poursuivi ses rencontres de travail avec le Conseil présidentiel de transition (CPT) sur les deux dossiers qui conditionnent l’avenir d’Haïti : la sécurité et le processus électoral. Ces échanges se font dans un esprit de concertation politique — une approche qui contraste avec les guerres de pouvoir qui ont paralysé Haïti par le passé.

Le gouvernement salue également la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies transformant la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Force de répression des gangs (FRG). C’est une étape déterminante pour la pacification du territoire : au lieu d’une mission générale « d’appui à la sécurité », la communauté internationale donne maintenant un mandat clair et offensif : combattre les gangs organisés qui contrôlent les quartiers.

Une transition vers la démocratie

Pendant que le gouvernement consolide l’ordre, il prépare aussi le retour à la démocratie électorale. C’est un équilibre difficile : installer la sécurité tout en organisant des élections, redonner confiance aux citoyens tout en leur permettre de choisir leurs dirigeants.

La Primature réaffirme la détermination du gouvernement à organiser des élections libres et inclusives, au service exclusif du peuple haïtien. Ces paroles devront se traduire en actes — notamment par la garantie que toute Haïtienne et tout Haïtien, de Port-au-Prince à Cap-Haïtien, de Jérémie à Fort-Liberté, pourront exercer leur droit de vote en toute sécurité.

Un gouvernement en mouvement

La semaine du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé montre un exécutif qui ne renonce pas sur les grandes questions : la sécurité, la modernisation de l’État, la diplomatie, et le retour à la démocratie. C’est un agenda chargé pour un pays qui a désespérément besoin de stabilité et de vision.

Mais pour les Haïtiens qui vivent au quotidien l’insécurité, le manque d’emplois et les défaillances des services publics, une question demeure : ces initiatives gouvernementales se traduiront-elles rapidement en amélioration concrète de leurs conditions de vie ? C’est à cette aune que le gouvernement devra finalement être jugé.

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