L’ex-président brésilien d’extrême droite Jair Bolsonaro vient d’être reconnu coupable de tentative de coup d’État par la Cour suprême. Une décision historique qui résonne fortement dans toute la région, particulièrement en Haïti où la démocratie reste fragile.
Brasilia, le 11 septembre 2025 – Dans une décision qui fera date dans l’histoire judiciaire latino-américaine, la Cour suprême du Brésil a condamné l’ancien président Jair Bolsonaro pour tentative de coup d’État. Par 4 voix contre 1, les magistrats ont reconnu l’ex-chef d’État coupable d’avoir conspiré pour se maintenir au pouvoir malgré sa défaite électorale face au président actuel Lula da Silva en 2022.
Cette condamnation, qui expose Bolsonaro à une peine pouvant aller jusqu’à 43 ans de prison, constitue un précédent majeur pour toute l’Amérique latine, région où les tentatives de déstabilisation démocratique ne sont malheureusement pas rares.
Une justice qui tient bon malgré les pressions
La décision de la Cour suprême brésilienne prend une dimension encore plus remarquable au vu des pressions internationales exercées. Le président américain Donald Trump, allié de Bolsonaro, a tenté d’influencer le processus judiciaire en imposant une surtaxe de 50% sur les exportations brésiliennes et en sanctionnant plusieurs juges de la Cour suprême.
Malgré ces intimidations sans précédent, la justice brésilienne a maintenu son cap, démontrant une indépendance qui force le respect. Pour les Haïtiens qui connaissent les défis de l’indépendance judiciaire, cette fermeté constitue un exemple inspirant.
Un pays divisé mais des institutions qui résistent
La condamnation divise profondément la société brésilienne. Dans les bars de Brasilia, les réactions oscillent entre jubilation et indignation. « Bolsonaro en prison ! » ont crié certains supporters de Lula, tandis que d’autres dénoncent un « procès politique ».
Cette polarisation rappelle les tensions que connaissent de nombreux pays de la région, y compris Haïti, où les clivages politiques profonds peuvent fragiliser les institutions démocratiques.
Une première historique en Amérique latine
C’est la première fois qu’un ancien président brésilien doit répondre d’accusations aussi graves devant la justice. Dans un pays encore marqué par le souvenir de la dictature militaire (1964-1985), cette décision marque une rupture symbolique forte.
Le juge Flavio Dino a d’ailleurs précisé que ces infractions « ne sont pas susceptibles d’amnistie », coupant court aux tentatives du camp conservateur de faire voter une loi d’amnistie au Parlement.
Les répercussions régionales
Cette affaire dépasse les frontières brésiliennes et interroge sur l’état de la démocratie dans toute l’Amérique latine. Pour Haïti, qui traverse sa propre crise institutionnelle, l’exemple brésilien montre qu’il est possible de faire respecter l’État de droit, même face aux tentatives de déstabilisation.
La fermeté des institutions brésiliennes face aux pressions internes et externes constitue une leçon précieuse pour tous les pays de la région où la démocratie reste fragile.
Cette condamnation historique de Bolsonaro envoie un message clair : en Amérique latine aussi, personne n’est au-dessus des lois, même les anciens présidents. Une leçon dont pourraient s’inspirer bien des dirigeants de la région, y compris ceux qui, par le passé, ont cru pouvoir bafouer impunément les règles démocratiques. Le Brésil vient de prouver que la justice peut l’emporter sur la force, donnant ainsi espoir à tous ceux qui croient encore en la démocratie.