Bruxelles, 12 février 2025 – Face à l’annonce de nouveaux droits de douane massifs sur l’acier et l’aluminiumimposés par Donald Trump, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a affirmé que l’Union européenne prendra des contre-mesures fermes et proportionnées.
Un nouvel épisode dans la guerre commerciale
L’administration Trump a signé lundi un décret instaurant une taxe de 25 % sur l’acier et l’aluminium entrant aux États-Unis, sans exception, y compris pour des pays qui bénéficiaient jusqu’ici d’une exemption. Cette mesure, qui entrera en vigueur le 12 mars prochain, marque une nouvelle escalade dans les tensions commerciales entre Washington et Bruxelles.
« Les droits de douane injustifiés imposés à l’UE ne resteront pas sans réponse : ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées », a averti Ursula von der Leyen. De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a souligné que si les États-Unis ne laissaient pas d’autre choix, l’Europe réagirait de manière collective.
Une mobilisation européenne face aux taxes américaines
En France, le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci, a plaidé pour une réaction unie et déterminée de l’Europe. « Ça peut avoir des effets indirects […]. Il faut que l’Europe réponde de manière unie […] et il faut répondre de manière ferme », a-t-il déclaré sur TF1. La veille, Emmanuel Macron avait déjà appelé les Européens à « être prêts à réagir », lors d’une interview accordée à CNN.
Pour le commissaire européen au Commerce international, Maros Sefcovic, cette décision est un « scénario perdant-perdant », qui pourrait nuire aussi bien à l’économie américaine qu’à celle de l’Union européenne.
Un impact économique préoccupant
Environ 25 % des exportations européennes d’acier sont destinées aux États-Unis. Ce nouveau coup porté à la sidérurgie européenne intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par une forte concurrence internationale et un ralentissement de la demande dans le secteur automobile, un des principaux clients de l’industrie métallurgique.
La Chambre de commerce américaine en Europe a également dénoncé cette mesure, estimant qu’elle aurait « un impact négatif sur l’emploi, la prospérité et la sécurité des deux côtés de l’Atlantique », un constat similaire à celui dressé en 2018, lors du premier mandat de Donald Trump.
Des représailles ciblées en préparation
Lors du premier passage de Donald Trump à la Maison-Blanche, Bruxelles avait riposté en imposant des taxes sur des produits emblématiques des États républicains, comme le bourbon ou les motos Harley-Davidson. Cette fois encore, l’UE pourrait appliquer une stratégie similaire.
Un diplomate européen se veut toutefois rassurant : « Nous sommes déjà passés par là en 2018, donc la Commission sait quoi faire ». Pour l’heure, Bruxelles n’a pas encore précisé quels produits américains pourraient être ciblés par de nouvelles sanctions commerciales.
Ursula von der Leyen doit rencontrer ce mardi à Paris le vice-président américain J.D. Vance, en marge d’un sommet sur l’intelligence artificielle co-organisé par la France et l’Inde. Cette rencontre pourrait être l’occasion d’un premier dialogue sur ces nouvelles tensions commerciales.