Port-au-Prince, 11 janvier 2025 – Une vague d’indignation secoue le paysage politique haïtien après la révélation d’un document envoyé à la CARICOM, qui mentionne le collectif criminel VIV ANSANM comme un acteur potentiel dans la résolution de la crise politique. Cette mention, insérée par les partis politiques EDE, Accord 21 Décembre et Collectif 30 Janvier, a provoqué de vives réactions, notamment de la part de Leslie Voltaire, président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Un acte jugé « inacceptable »
Dans un message posté sur X, Leslie Voltaire a exprimé sa consternation face à cette initiative qu’il qualifie de « trahison des principes républicains ». « Associer un groupe criminel à une solution politique est une atteinte grave à la souveraineté nationale et à la mémoire des victimes de la violence, » a déclaré Voltaire. Il a également exhorté le Premier ministre et le ministre de la Justice à agir fermement contre ce qu’il considère comme une dérive inacceptable.
Les propositions controversées des partis politiques
Le document soumis à la CARICOM propose trois scénarios pour remplacer l’actuel CPT :
- La création d’une présidence collégiale de trois membres représentant la Cour de Cassation, la classe politique et la société civile.
- La formation d’un nouveau CPT composé de trois personnalités sélectionnées par les neuf entités signataires de l’Accord du 3 avril 2024.
- Le maintien de l’actuel CPT, après remplacement des membres accusés de corruption.
Dans ces propositions, VIV ANSANM est cité comme un acteur favorable à une solution impliquant la Cour de Cassation. Bien que la coalition criminelle n’ait pas signé le document, sa simple mention a suffi pour soulever des inquiétudes sur la légitimité des partis politiques impliqués.
Démentis et prises de distance
Face à la controverse, plusieurs représentants politiques se sont empressés de clarifier leurs positions. Michel André, du parti Accord 21 Décembre, a nié toute alliance avec des groupes criminels, affirmant que sa participation visait uniquement à proposer des solutions constructives. Clarens Renois, de UNIR, et Emmanuel Ménard, de la Force Louverturienne, ont également pris leurs distances avec l’idée d’une quelconque collaboration avec VIV ANSANM.
Une réponse attendue de la communauté internationale
Leslie Voltaire a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts du CPT pour préserver les institutions démocratiques d’Haïti. « La République est mise à l’épreuve, mais elle ne cédera pas. Ensemble, nous défendrons la loi et l’honneur, » a-t-il conclu.
Une crise politique en quête de solutions
Alors que les débats s’intensifient, la soumission de ces propositions à la CARICOM illustre les tensions croissantes entre les acteurs politiques haïtiens. Si certains y voient une opportunité de dénouer l’impasse institutionnelle, d’autres dénoncent un glissement dangereux vers des pratiques contraires aux valeurs républicaines.