Saint-Domingue, 31 mars 2025 – Le président dominicain Luis Abinader a réaffirmé ce lundi que la suspension des vols entre la République dominicaine et Haïti restera en vigueur jusqu’à nouvel ordre. Malgré les appels de Fritz Alphonse Jean, président du Conseil présidentiel de transition en Haïti, plaidant pour une réouverture au moins partielle du trafic aérien, Abinader estime que la situation sécuritaire ne le permet toujours pas.

Un climat de tension toujours préoccupant

Depuis le 5 mars 2024, les liaisons aériennes entre les deux pays sont à l’arrêt en raison de la montée de l’insécurité en Haïti. Le gouvernement dominicain justifie cette décision par la recrudescence des violences des gangs armés et l’instabilité politique qui entravent tout retour à la normale. « Nous comprenons la demande des autorités haïtiennes, mais les conditions actuelles ne nous permettent pas de rouvrir l’espace aérien », a déclaré Luis Abinader lors d’une conférence de presse ce lundi.

Le dirigeant dominicain a insisté sur le fait que même l’option d’une reprise des vols vers Cap-Haïtien, évoquée comme alternative par le gouvernement haïtien, ne sera pas retenue pour le moment. « La capitale reste inextricablement plongée dans le chaos, et même les zones moins touchées, comme le nord du pays, ne nous offrent pas les garanties de sécurité nécessaires », a-t-il ajouté.

Des impacts économiques et humanitaires

Cette prolongation du blocus aérien complique davantage la situation pour les commerçants, étudiants et familles haïtiennes qui effectuent régulièrement des allers-retours entre les deux pays. De nombreux entrepreneurs haïtiens et dominicains subissent déjà les conséquences des restrictions frontalières, qui ralentissent les échanges commerciaux et logistiques.

De plus, cette fermeture contraint les Haïtiens à emprunter des voies terrestres périlleuses, où les risques d’attaques, de kidnappings et de violences sont élevés. Certains observateurs estiment que cette mesure accentue l’isolement d’Haïti et prive le pays d’un accès rapide aux ressources essentielles.

Un dialogue au point mort

Malgré les discussions entamées ces derniers mois entre les deux gouvernements, aucun compromis ne semble se dessiner. Haïti, plongé dans une crise institutionnelle majeure, peine à convaincre son voisin que des efforts concrets sont entrepris pour améliorer la sécurité.

Le gouvernement dominicain, de son côté, maintient une posture prudente, préférant attendre des avancées significatives avant d’envisager un quelconque assouplissement des restrictions. « Notre priorité est la sécurité nationale et la stabilité de notre territoire », a conclu Abinader.

En attendant, les Haïtiens désireux de se rendre en République dominicaine devront continuer à chercher des alternatives compliquées, tandis que la reprise du trafic aérien semble encore bien lointaine.

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