Tabarre, 10 mars 2025 – L’Envoyé spécial de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour Haïti, S.E. Domitien Ndayizeye, s’est rendu le 9 mars au quartier général de la Mission multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS), où il a rencontré son commandant, Godfrey Otunge, ainsi que les membres de son état-major. Cette visite s’inscrit dans le cadre du suivi de la situation sécuritaire et du rôle de l’OIF dans la formation linguistique des forces internationales déployées en Haïti.
Un appui linguistique pour une meilleure intégration
Accompagné d’une délégation composée de Désiré Nyaruhurira, Nicolas Guinard, Emmanuel Adjovi, Boris Landjihounsounou et Cyril Ntone, S.E. Ndayizeye a mis en avant l’importance de l’apprentissage du français et du créole haïtien par les troupes de la MMSS. Selon lui, ces compétences linguistiques facilitent leur intégration et améliorent l’efficacité de leurs opérations sur le terrain.
« La mission de l’OIF repose sur trois piliers essentiels : la promotion de la langue française, le soutien à la paix et aux droits de l’homme, ainsi que le renforcement de la gouvernance démocratique et du développement durable », a rappelé le diplomate.
En réponse, le commandant de la MMSS, Godfrey Otunge, a salué cet engagement, affirmant que les formations linguistiques ont considérablement amélioré la communication entre les troupes et la population. Toutefois, il a plaidé pour un soutien international renforcé, notamment pour l’installation de bases opérationnelles avancées (FOB), jugées indispensables dans la lutte contre les groupes armés qui sévissent dans le pays.
Une situation sécuritaire toujours préoccupante
Malgré la présence de la mission multinationale depuis juin 2024, la crise sécuritaire reste alarmante. Les violences perpétrées par les gangs continuent de provoquer des déplacements massifs de populations, laissant Port-au-Prince et ses environs marqués par des scènes de destruction et de désolation.
Toutefois, les récentes opérations des forces de l’ordre, intensifiées par l’usage de moyens plus offensifs, notamment des engins explosifs, auraient infligé des pertes significatives aux groupes criminels, créant ainsi un climat de tension parmi eux.
Un espoir fragile pour les déplacés
Dans les camps de fortune où s’entassent des milliers de familles ayant fui les violences, l’espoir demeure : celui de pouvoir un jour regagner leur foyer et reprendre une vie normale. Un rêve encore lointain pour beaucoup, mais qui reste une nécessité absolue pour un retour à la stabilité en Haïti.