Une rotation de troupes dans un contexte de violence accrue

Le 1er mai 2025, les Bahamas ont effectué leur première rotation de troupes à Port-au-Prince dans le cadre de la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), mais la situation sécuritaire reste alarmante. Un défi de taille pour Haïti, suivi de près par la diaspora.

Une relève bahaméenne pour soutenir la MSS

Le jeudi 1er mai 2025, six nouveaux membres de la Royal Bahamas Defence Force (RBDF) ont atterri à Port-au-Prince, marquant la première rotation des troupes bahaméennes dans la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS). Accueillis à l’aéroport par le commandant de la MSS, Godfrey Otunge, et des officiels bahaméens, ils remplacent une équipe de six agents déployée depuis octobre 2024. Les Bahamas, aux côtés du Kenya, de la Jamaïque, du Belize, du Guatemala et du Salvador, participent à cette mission visant à appuyer la Police Nationale d’Haïti (PNH) contre les gangs et à préparer des élections libres. À Miami ou à Montréal, la diaspora salue cet engagement, mais reste sceptique face à l’ampleur de la crise.

Une mission MSS en difficulté

Malgré ces efforts, la MSS peine à remplir ses objectifs. Sur les 2 500 agents prévus, seuls 1 000 sont sur place, dont 600 Kényans, dont 400 devraient être relevés en juillet 2025. Deux agents kényans ont été tués dans l’Artibonite en 2025, et la mission souffre d’un manque d’équipements adaptés. Pendant ce temps, l’insécurité explose : 1 600 personnes ont été tuées au premier trimestre 2025, selon le BINUH. Port-au-Prince est assiégée, Mirebalais et Saut-d’Eau sont sous contrôle des gangs, et 51 000 personnes ont été déplacées. À Kenscoff, les gangs cherchent à dominer, tandis qu’à Petite-Rivière, le gang Gran Grif a récemment semé la terreur, tuant plusieurs personnes, dont un enfant de 11 ans, et forçant les habitants à fuir via le fleuve Artibonite.

Un défi colossal pour Haïti

Ces violences rappellent le massacre de décembre 2024 à Petite-Rivière et soulignent l’urgence d’un renforcement de la MSS. À Jacmel ou au Cap-Haïtien, où les habitants craignent une contagion de l’insécurité, et à Paris, où la diaspora suit ces drames, l’inquiétude grandit. La mission doit non seulement combattre les gangs, mais aussi créer un climat propice à des élections, une tâche qui semble encore lointaine face à ces défis logistiques et humains.

Un appel à plus d’engagement international

La rotation des troupes bahaméennes montre une volonté régionale d’aider Haïti, mais sans moyens supplémentaires et un soutien accru des pays promettant des renforts, la MSS risque de rester impuissante. À nous, Haïtiens d’ici et de la diaspora, de continuer à faire pression pour des actions concrètes. Comment pouvons-nous soutenir cette mission pour ramener la paix ? Votre voix compte !

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