Port-au-Prince, 15 janvier 2025 – Alors que l’insécurité continue de gangrener Haïti, les violences sexuelles enregistrent une hausse alarmante. En 2024, Médecins Sans Frontières (MSF) a pris en charge 4 463 survivants de ces agressions, un chiffre en nette augmentation par rapport à 2023 (3 207 victimes).

Une augmentation alarmante des violences sexuelles
Les équipes de MSF, actives dans des structures comme la clinique Pran Men’m, la maternité de Carrefour et un nouveau programme à l’hôpital MSF de Cité Soleil, rapportent une tendance inquiétante : les violences sexuelles sont de plus en plus fréquemment perpétrées par des groupes armés.

La majorité des victimes sont des personnes déplacées, contraintes de quitter leurs maisons à cause des conflits. Nombre d’entre elles sont des femmes et des filles, exposées à un cycle de violence et de traumatismes.

Des témoignages déchirants
Les récits des victimes reflètent l’ampleur de l’horreur. « Trois hommes armés et cagoulés ont menacé de nous tuer si je n’acceptais pas de coucher avec eux », confie une survivante. « Les souvenirs de cette attaque me hantent chaque jour. »

Pour beaucoup, l’agression ne marque pas la fin de leur calvaire. Sans abris ou soutien, de nombreuses victimes se retrouvent dans des camps de déplacés précaires ou sont contraintes de retourner dans des zones dangereuses, faute d’alternatives.

Des besoins criants en services adaptés
Diana Manilla Arroyo, cheffe de mission de MSF en Haïti, dénonce l’absence de solutions durables pour les survivants :

« Même après avoir reçu des soins, beaucoup ne peuvent pas rentrer chez elles en toute sécurité et n’ont pas d’endroit sûr où aller. »

MSF insiste sur l’importance de renforcer les services médicaux et psychologiques à proximité des communautés touchées. L’organisation plaide également pour un accès rapide à des traitements essentiels après une agression, comme la prophylaxie contre le VIH et la contraception d’urgence.

Un appel à la solidarité et à l’action
Face à cette crise, MSF exhorte les autorités et la communauté internationale à agir pour :

  • Mettre en place des centres spécialisés pour les survivants de violences sexuelles.
  • Assurer un soutien psychologique et médical systématique.
  • Protéger les victimes en leur offrant des lieux d’hébergement sécurisés.

Une survivante prise en charge par MSF témoigne de l’impact des services offerts :

« J’ai trouvé une psychologue qui m’a écoutée et m’a aidée à retrouver espoir. »

Alors que l’insécurité persiste, MSF rappelle que chaque victime mérite de retrouver sa dignité et un avenir digne, loin de la peur et de la violence. « La solidarité ne peut attendre », conclut Diana Manilla Arroyo.

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