Au cœur des turbulences que traverse le pays, la 31e édition de Livres en folie a offert une parenthèse culturelle revigorante. Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, présent à Pétion-Ville, y a trouvé motif d’espoir : une jeunesse « avide de savoir et de mots » qui incarne la promesse d’un Haïti qui résiste par la culture.

Dans les allées du Collège des Frères de Pétion-Ville, l’effervescence était palpable ce mercredi 19 juin. Malgré le contexte sécuritaire difficile qui frappe Port-au-Prince et ses environs, la 31e édition de Livres en folie a tenu ses promesses, attirant une foule nombreuse et surtout… jeune. Un phénomène qui n’a pas échappé au Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, venu personnellement saluer cette manifestation de vitalité culturelle.

Une jeunesse qui surprend et émeut

Ce qui a le plus marqué le chef du gouvernement ? La présence massive de jeunes filles et garçons, venus à la rencontre des auteurs et des idées. « Cette jeunesse avide de savoir et de mots est notre plus belle promesse d’avenir », a-t-il déclaré, visiblement ému par ce spectacle inhabituel dans un pays où l’actualité quotidienne laisse peu de place à l’optimisme.

Pour les familles haïtiennes, qu’elles résident à Delmas, à Boston ou à Paris, cette image de jeunes se pressant autour des stands de livres plutôt que de fuir les balles résonne comme un symbole puissant. Elle rappelle que derrière les gros titres sur l’insécurité se cache une Haïti qui continue de rêver et de cultiver son intelligence collective.

Trente et un ans de résistance culturelle

Livres en folie n’est pas qu’un salon du livre : c’est devenu au fil des décennies une institution, un acte de résistance culturelle dans un contexte souvent hostile. Depuis sa création, cet événement a traversé toutes les crises politiques et sécuritaires du pays, s’adaptant aux circonstances sans jamais renoncer à sa mission première : célébrer la littérature haïtienne.

Le Premier ministre n’a d’ailleurs pas manqué de saluer « l’engagement remarquable des organisateurs qui, depuis 31 ans, portent avec passion le flambeau de cette fête du livre ». Une reconnaissance méritée pour ceux qui, année après année, maintiennent vivace cette tradition malgré les difficultés logistiques et sécuritaires croissantes.

Entre littérature et politique : un message d’espoir

Profitant de sa présence parmi les auteurs et journalistes – notamment ceux du Nouvelliste et de Radio Magik 9 -, Fils-Aimé a également rappelé les priorités de son gouvernement de transition. Trois axes essentiels : restauration de la sécurité nationale, organisation d’un référendum constitutionnel inclusif, et préparation d’élections libres et crédibles.

Cette évocation des enjeux politiques au cœur d’un événement culturel n’était pas fortuite. Elle illustre la conviction du Premier ministre que « c’est par la culture que renaissent les nations ». Un message qui fait écho aux préoccupations de la diaspora haïtienne, souvent en quête de signes encourageants sur l’avenir du pays natal.

La littérature comme acte de résistance

« Dans une époque troublée, la littérature demeure un acte de résistance, un espace de rêve et de dialogue », a souligné le chef du gouvernement. Cette formule résume parfaitement l’esprit de Livres en folie 2025 : offrir une respiration culturelle dans un quotidien marqué par l’incertitude.

Pour les écrivains haïtiens présents – qu’ils résident au pays ou dans la diaspora -, cette édition aura marqué les esprits. Voir des centaines de jeunes se presser autour de leurs ouvrages, poser des questions pertinentes et repartir les bras chargés de livres constitue probablement la plus belle récompense de leur travail créatif.

Un pari sur l’intelligence collective

Au-delà de l’événement lui-même, Livres en folie 2025 envoie un signal fort : Haïti mise sur son capital intellectuel pour surmonter la crise. Cette jeunesse « avide de savoir » observée par le Premier ministre pourrait bien être celle qui, demain, trouvera les solutions aux défis que traverse le pays.


Dans un contexte où les nouvelles d’Haïti se résument souvent à la violence et à l’instabilité, Livres en folie 2025 offre une perspective différente : celle d’un pays qui cultive son âme et prépare son avenir par la culture. Une leçon d’espoir que les Haïtiens, où qu’ils soient dans le monde, ne sont pas près d’oublier.

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