Montréal, 28 mars 2025 – Alors qu’Haïti traverse l’une des pires crises de son histoire, l’ancienne gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean, tire la sonnette d’alarme. Dans un discours poignant, elle a exhorté les Haïtiens et la communauté internationale à agir sans tarder pour éviter l’effondrement total du pays.

Un État en déliquescence

Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, Haïti sombre dans un chaos marqué par la violence des gangs et l’effondrement des institutions. « Nous assistons à la destruction méthodique d’un peuple livré à l’anarchie », déplore Michaëlle Jean. Selon elle, l’État n’a plus les moyens d’assurer la sécurité, laissant la population exposée aux exactions des groupes armés.

Les témoignages venant du terrain confirment une situation dramatique. Des quartiers entiers de Port-au-Prince sont sous le contrôle de gangs, forçant des milliers de familles à fuir. L’économie est exsangue, et l’exode de la population s’accélère vers la République dominicaine, les États-Unis et d’autres pays de la région.

Un appel à la mobilisation générale

Face à cette crise existentielle, Michaëlle Jean ne se contente pas d’un constat alarmant. Elle appelle à un sursaut national et international. « Nous ne pouvons plus attendre. Il faut réunir toutes les forces de la nation pour reconstruire Haïti, et cela commence par la restauration de la sécurité et la refondation des institutions », affirme-t-elle.

Elle propose la mise en place d’un Congrès patriotique, réunissant les acteurs de la société civile, la diaspora, les intellectuels et les leaders politiques intègres, afin d’établir une feuille de route pour sortir du chaos.

Trois axes pour un renouveau haïtien

Selon Michaëlle Jean, la reconstruction d’Haïti doit s’appuyer sur trois piliers essentiels :

  • Réinstaurer la sécurité : Désarmer les gangs et rétablir une force de police efficace est la priorité absolue. Sans cela, aucune initiative économique ou politique ne pourra aboutir.
  • Mettre fin aux transitions interminables : Depuis des décennies, Haïti est en perpétuelle crise institutionnelle. Elle plaide pour des élections libres et transparentes, sous supervision nationale et non sous tutelle étrangère.
  • Refonder la gouvernance : La corruption a gangrené les institutions. Elle appelle à une refonte du système politique, avec des dirigeants responsables et engagés pour l’intérêt général.

Un message d’espoir malgré tout

Malgré la gravité de la situation, Michaëlle Jean refuse de céder au fatalisme. « Haïti a traversé des épreuves immenses dans son histoire, mais nous avons toujours su nous relever. Aujourd’hui, c’est un moment décisif. Nous devons reprendre notre destin en main. »

Elle exhorte les Haïtiens, qu’ils soient sur place ou dans la diaspora, à s’unir pour bâtir un avenir plus stable et digne. Elle appelle également la communauté internationale à une assistance coordonnée et respectueuse de la souveraineté haïtienne.

Alors qu’Haïti est au bord de l’effondrement total, le cri d’alarme de Michaëlle Jean résonne comme un dernier appel à l’action. La question demeure : sera-t-il enfin entendu ?

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