Port-au-Prince, le 25 mars 2025 – Pour la deuxième semaine consécutive, les habitants de Canapé-Vert, Débussy et Turgeau sont descendus dans les rues de la capitale pour dénoncer l’escalade de la violence et l’incapacité des autorités à y mettre un terme. Plusieurs centaines de manifestants ont une nouvelle fois réclamé le départ du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), accusé de laxisme face aux exactions des gangs armés.
Une mobilisation grandissante contre la terreur des gangs
La colère des protestataires est alimentée par la multiplication des attaques meurtrières et des enlèvements dans la zone métropolitaine et dans l’Artibonite.
« Nous n’acceptons plus de vivre dans la peur. Trop de crimes, trop de morts, et le gouvernement reste inactif ! », a scandé un manifestant.
Sur la route de Bourdon, des barricades de pneus enflammés ont été dressées pour ralentir la circulation et attirer l’attention des autorités. Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues à coups de gaz lacrymogène, dispersant brutalement la foule et mettant fin au rassemblement.
Un appel à la solidarité et à l’action
Les manifestants ont appelé toute la population haïtienne à se joindre au mouvement pour faire pression sur le gouvernement et obtenir des actions concrètes contre l’insécurité.
Ils dénoncent également l’inaction des autorités face à l’utilisation croissante de drones porteurs d’explosifs par les gangs, une tactique qui accentue la violence et plonge encore plus de quartiers dans la peur.
Canapé-Vert : un bastion de résistance
Depuis le 19 mars 2025, les habitants de Canapé-Vert se mobilisent activement contre l’invasion des gangs armés. Ce quartier, symbole de résistance populaire, refuse de céder à la peur et multiplie les manifestations pour exiger une réponse sécuritaire immédiate.
Le 19 mars dernier, une vaste mobilisation avait déjà rassemblé plusieurs milliers de personnes. L’intervention musclée de la police ce jour-là s’était soldée par plusieurs blessés, mais loin d’intimider les manifestants, elle a renforcé leur détermination.
« Nous n’allons pas nous arrêter tant que la sécurité ne sera pas rétablie ! », clament les protestataires.
Pendant ce temps, la violence continue
Alors que les manifestations se poursuivent dans la capitale, les attaques des gangs armés ne faiblissent pas.
- Lundi 24 mars, à Petite-Rivière de l’Artibonite, des hommes armés du gang « Gran Grif » ont attaqué les forces de l’ordre, tuant un policier kényan et incendiant trois véhicules blindés de la PNH et de la MMAS.
- Le même jour, à Kenscoff, une nouvelle attaque a eu lieu dans les localités de Boucan et Depanse, faisant deux morts et trois personnes enlevées.
Un climat explosif et une mobilisation qui ne faiblit pas
Face à l’inaction du gouvernement et l’escalade de la violence, la tension ne cesse de monter en Haïti. Les appels à la mobilisation se multiplient et de nouvelles manifestations sont annoncées dans les prochains jours.
Dans ce contexte de crise profonde, la question reste entière : le pouvoir prendra-t-il enfin des mesures efficaces pour restaurer l’ordre, ou laissera-t-il le pays sombrer davantage dans le chaos ?