Port-au-Prince, 31 mars 2025Alors que Port-au-Prince s’enfonce chaque jour davantage dans la violence et l’anarchie, le mutisme du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) et du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) alimente la frustration et l’inquiétude d’une population livrée à elle-même. L’absence de stratégie face à la montée en puissance des gangs laisse la capitale sombrer dans un chaos grandissant.

Une ville au bord du gouffre

Depuis plusieurs mois, les gangs armés poursuivent leur conquête méthodique de Port-au-Prince. Quartier après quartier, ils s’emparent des artères stratégiques, des bâtiments administratifs et des infrastructures vitales. La Cour des Comptes, le ministère du Commerce et plusieurs commissariats sont tombés sous leur contrôle, paralysant encore plus une ville déjà asphyxiée par l’insécurité.

Les habitants, terrorisés, fuient massivement la capitale dans l’espoir de trouver refuge ailleurs. Les rares commerces encore ouverts tournent au ralenti, et les transports publics fonctionnent au compte-gouttes, paralysés par les affrontements constants entre les gangs et une police nationale en sous-effectif et mal équipée.

Un exécutif absent et impuissant

Face à ce délitement accéléré de l’État, l’attitude du CPT surprend par son inertie. Aucune annonce forte, aucune feuille de route, aucune mesure concrète n’a été prise pour contrer cette spirale de violences. Les autorités de transition, censées organiser une sortie de crise, apparaissent désorganisées et incapables de restaurer un semblant de gouvernance.

De son côté, le CSPN, qui devrait piloter la lutte contre l’insécurité, est englué dans des conflits internes. Entre manque de moyens, désaccords stratégiques et rivalités entre responsables sécuritaires, les divisions paralysent toute tentative de réponse coordonnée.

Le spectre d’un effondrement total

Si aucune action décisive n’est prise rapidement, Port-au-Prince risque de basculer entièrement sous l’emprise des gangs, rendant toute restauration de l’ordre encore plus difficile. L’État haïtien, déjà affaibli, se trouve à un tournant critique.

Jusqu’à quand le pouvoir restera-t-il silencieux face à l’agonie de la capitale ? La population, elle, ne peut plus attendre.

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