Port-au-Prince, 26 mars 2025 – Le parti politique En Avant pour la Démocratie et l’Égalité (EDE) a vivement condamné l’intervention musclée de la Police Nationale d’Haïti (PNH) lors d’une manifestation pacifique organisée ce mercredi à Delmas 40B. Dans un communiqué de presse, le parti dénonce l’usage abusif de la force par les forces de l’ordre qui ont dispersé la foule à l’aide de gaz lacrymogènes.

Une répression brutale contre des manifestants pacifiques

Selon EDE, plusieurs centaines de citoyens s’étaient rassemblés pour protester contre l’insécurité galopante et réclamer la démission immédiate du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) ainsi que du gouvernement dirigé par Alix Didier Fils-Aimé. Les manifestants comptaient se rendre jusqu’’à la Villa d’Accueil, mais leur marche a été interrompue brutalement par des agents de la PNH.

D’après des témoignages recueillis sur place et relayés par le parti, des policiers à bord de deux véhicules (SE 1-00420 et Police 1-01124) ont lancé des grenades lacrymogènes sans sommation. Une autre intervention policière aurait également visé un groupe de protestataires en provenance de Pétion-Ville.

EDE dénonce une dérive autoritaire du pouvoir

Dans son communiqué, le secrétaire général d’EDE, Claude Edouard, a déclaré que son parti ne restera pas silencieux face à ce qu’il qualifie de « répression injustifiée ».

« Trop de sangs versés. Trop de maisons incendiées. Trop de déplacés internes. Trop de morts. Le peuple en a marre », affirme le communiqué.

Le parti politique réaffirme son engagement à lutter aux côtés de la population pour obtenir le départ du CPT, accusé de maintenir un système oppressif qui aggrave la misère et la précarité en Haïti.

Un accord dévoyé selon EDE

EDE rappelle avoir signé l’Accord du 3 avril dans l’espoir d’une transition politique efficace menant à des élections libres et crédibles. Cependant, le parti estime que cet accord a été détourné par le pouvoir en place à des fins de conservation du pouvoir et de perpétuation de la corruption.

Face à cette situation, EDE annonce avoir pris ses distances avec le CPT et réitère sa volonté de se tenir aux côtés du peuple pour obtenir un véritable changement politique.

« Pèp la pale, KPT a pral ale », déclare le parti, réaffirmant qu’il n’est pas question de reculer : « Nou p ap fè bak ! »

Une mobilisation persistante

Selon des informations recueillies par la rédaction, un autre mouvement de protestation est prévu demain dans la zone de Canapé-Vert pour dénoncer l’insécurité grandissante dans la région métropolitaine. Les tensions restent vives, et les appels à la mobilisation se multiplient dans le pays.

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