Port-au-Prince, 14 mars 2025 – Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) somme le gouvernement de revenir sur la nomination de Lonick Léandre comme ministre conseiller à l’Ambassade d’Haïti aux Bahamas. Dans une correspondance adressée au ministre des Affaires étrangères, Jean-Victor Harvel Jean-Baptiste, l’organisation dénonce une décision qui perpétue la corruption et l’impunité au sein de l’État haïtien.
Une Nomination Entachée par un Scandale Financier
Le RNDDH rappelle que Lonick Léandre est directement impliqué dans le scandale des 100 millions de gourdesayant secoué la Banque nationale de crédit (BNC). Il figure parmi les cinq inculpés de cette affaire, aux côtés des ex-conseillers présidentiels Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire, Louis Gérald Gilles, ainsi que de l’ancien président du conseil d’administration de la BNC, Raoul Pascal Pierre-Louis.
En octobre 2024, l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) avait remis à la justice un rapport accablant sur cette affaire, révélant que Léandre avait bénéficié de faveurs financières suspectes, notamment une carte de crédit plafonnée à 13 500 dollars américains, utilisée pour dépenser plus de 546 000 gourdes en moins d’un mois avant son blocage pour non-paiement.
Un Signal Désastreux pour la Lutte Contre la Corruption
Pour le RNDDH, le maintien de cette nomination dans la diplomatie haïtienne enverrait un message inquiétant tant à la population qu’à la communauté internationale. L’organisation appelle le gouvernement à agir sans délai pour éviter que l’État haïtien ne cautionne une fois de plus des pratiques de corruption avérées.
Alors que la justice peine à faire avancer les poursuites contre les personnalités impliquées, cette affaire continue d’alimenter la controverse et met à l’épreuve la volonté du gouvernement de rompre avec les dérives du passé.