Al-Malha, 22 mars 2025 – La ville d’Al-Malha, située dans la région du Nord-Darfour au Soudan, a été le théâtre d’une violente attaque menée par les Forces de soutien rapide (FSR), une milice paramilitaire en conflit avec l’armée soudanaise. Selon des sources locales, cette offensive a causé la mort d’au moins 45 civils et fait plusieurs dizaines de blessés.
Une attaque meurtrière
L’assaut a eu lieu ce samedi 22 mars et s’est poursuivi pendant plusieurs heures. D’après les Comités de résistance locaux, des groupes de militants pro-démocratie qui documentent le conflit et soutiennent les populations civiles, les forces paramilitaires ont pris d’assaut la ville, ouvrant le feu sur des habitations et ciblant des zones civiles.
Le bilan actuel, qui pourrait encore s’alourdir, fait état de 45 morts confirmés et de nombreux blessés graves. Parmi les victimes figurent plusieurs femmes et enfants, selon un rapport publié par des organisations locales. Une quinzaine de corps n’ont toujours pas été identifiés, ce qui témoigne de la brutalité de l’attaque et de la difficulté des habitants à retrouver leurs proches dans le chaos.
Une ville stratégique sous tension
Al-Malha est une localité stratégique située à proximité des frontières avec le Tchad et la Libye. Sa position en fait un point névralgique dans le conflit opposant les FSR aux forces régulières soudanaises depuis avril 2023.
Selon un communiqué publié par les FSR jeudi dernier, ces derniers revendiquent désormais le contrôle de la ville après plusieurs jours de combats intenses. L’armée soudanaise, de son côté, n’a pas encore confirmé cette perte, mais a reconnu l’intensité des affrontements dans la région.
Une crise humanitaire qui s’aggrave
Depuis le début du conflit entre l’armée soudanaise et les FSR, la situation humanitaire au Soudan s’est considérablement détériorée. On estime à plus de 150 000 le nombre de morts et à plus de 12 millions le nombre de déplacés internes et réfugiés dans les pays voisins.
Les organisations humanitaires, déjà confrontées à des restrictions d’accès dans plusieurs zones de conflit, alertent sur l’urgence d’une intervention internationale pour protéger les populations civiles. Médecins Sans Frontières (MSF) et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont signalé un manque criant de médicaments et de matériel médical pour soigner les blessés.
Appels à une action internationale
Face à l’escalade de la violence, plusieurs acteurs internationaux, dont l’ONU et l’Union africaine, ont condamné l’attaque d’Al-Malha et appelé à une cessation immédiate des hostilités.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dénoncé une « situation catastrophique » et exhorté la communauté internationale à renforcer les efforts diplomatiques pour parvenir à un cessez-le-feu durable. De son côté, l’Union africaine a plaidé pour une reprise des négociations entre les parties en conflit afin d’éviter un effondrement total du pays.
Un avenir incertain
Alors que la guerre continue de ravager le Soudan, les perspectives d’une résolution rapide du conflit semblent encore lointaines. L’attaque d’Al-Malha illustre la brutalité des combats et la vulnérabilité des civils pris en étau entre deux factions rivales.
Tandis que les forces paramilitaires consolident leurs positions, les populations locales, déjà éprouvées par des mois de guerre, peinent à survivre dans un climat de terreur et d’insécurité grandissante. La question reste de savoir combien de temps encore la communauté internationale restera spectatrice de cette tragédie qui ne cesse de s’intensifier.