Le dimanche 14 septembre, cette commune du Nord a accueilli la Coupe de la ligue du Nord de judo. Bien plus qu’un simple tournoi, c’était un véritable laboratoire pour dénicher les futurs ambassadeurs d’Haïti sur les tatamis internationaux.

Dans le gymnasium de l’école S&H de Trou-du-Nord, le silence concentré des combats alternait avec les cris d’encouragement des supporters. Cette Coupe de la ligue du Nord, disputée dimanche 14 septembre 2025, a révélé une vérité réjouissante : le judo haïtien a de l’avenir, et cet avenir porte déjà le kimono blanc.

Une pépinière de talents en effervescence

« La sélection haïtienne cadette disputera la Coupe panaméricaine cadette en novembre. Ce tournoi nous permettra de trouver deux ou trois athlètes pour compléter la sélection », explique Thony Charles, directeur de l’éducation de la Fédération haïtienne de judo. Ces mots résument parfaitement l’enjeu de cette compétition : transformer les espoirs locaux en représentants nationaux.

Pour nos compatriotes qui se souviennent encore des exploits de Josephine Schaeffer aux Jeux olympiques, voir cette nouvelle génération prendre forme sur les tatamis du Nord ravive l’espoir d’un retour d’Haïti sur le devant de la scène internationale du judo.

Les clubs du Nord en pleine forme

La compétition a confirmé la domination du club Shino-Shindo, véritable machine à champions. Chez les benjamins, Jhonsley Muscadin (-30 kg), Stanley Jacques (-38 kg) et Christ Wesley Richemond (-30 kg minime) ont étalé leur supériorité technique, rappelant que le judo haïtien mise sur la formation plutôt que sur l’improvisation.

Les filles du club ont également brillé : Bernissa Saint-Hilaire (-40 kg) et Bellinda Despagne (-44 kg) ont démontré que le judo féminin haïtien n’a rien à envier à ses homologues masculins. Un signal fort dans un pays où le sport féminin mérite encore plus de reconnaissance.

Acaju répond présent

Face à cette hégémonie de Shino-Shindo, le club Acaju n’a pas dit son dernier mot. Roosly Joseph (-60 kg benjamin) et Roosly Ivenly Joseph (-100 kg cadet) ont porté haut les couleurs de leur formation. Mais ce sont les sœurs Émilus, Carchella Daana et Caita Daa, qui ont peut-être livré le moment le plus émouvant de la journée en monopolisant le podium des -52 kg minime féminin.

Chez les cadets, Shendley Raphaël (-55 kg), Bendjy-Love Deseas (-60 kg) et Carlens Ferdinand (-66 kg) de Shino-Shindo ont confirmé les espoirs placés en eux, tandis qu’Acaju ripostait avec Loudwige Anastal (-52 kg) et Rose Shela Severo (-48 kg) côté féminin.

Une vision à long terme

Au-delà des résultats purs, cette compétition illustre une approche réfléchie du développement sportif. Plutôt que de se contenter de compétitions à Port-au-Prince, la fédération mise sur la décentralisation pour détecter les talents là où ils se trouvent.

Pour nos jeunes des provinces, souvent éloignés des projecteurs de la capitale, voir leurs pairs de Trou-du-Nord briller sur les tatamis peut déclencher des vocations. Combien de futurs champions se cachent encore dans nos campagnes, attendant simplement qu’on leur offre une chance ?

Cette dynamique régionale rappelle les belles heures du sport haïtien, quand chaque département contribuait à la richesse de nos sélections nationales. Elle montre aussi que malgré les difficultés, la passion sportive continue de brûler dans le cœur de nos jeunes, prêts à porter les couleurs bleu et rouge sur tous les continents.

La Coupe panaméricaine de novembre approche. Grâce à Trou-du-Nord, Haïti y sera représentée par des athlètes aguerris, formés dans l’excellence et portés par les rêves de toute une nation. Le judo haïtien a de beaux jours devant lui.

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