Washington, 5 février 2025 – Le président Donald Trump a signé un décret présidentiel interdisant aux athlètes transgenres de concourir dans les catégories féminines, invoquant une nouvelle interprétation du Title IX. Cette mesure, qui prévoit des sanctions financières pour les établissements non conformes, déclenche une vive controverse et devrait faire l’objet de recours en justice.

Une application stricte du Title IX

Le décret, baptisé « Keeping Men Out of Women’s Sports », repose sur une lecture stricte du Title IX, une loi de 1972 interdisant la discrimination sexuelle dans les établissements scolaires et universitaires recevant des financements fédéraux. L’administration Trump estime que l’inclusion des athlètes transgenres dans les compétitions féminines constitue une violation de cette loi, considérant que le sexe biologique doit rester le critère déterminant pour l’éligibilité aux compétitions.

Le texte ordonne au département de l’Éducation d’ouvrir des enquêtes sur les établissements scolaires et universitaires qui ne respecteraient pas cette directive. Ceux qui autoriseraient encore la participation d’athlètes trans dans les catégories féminines s’exposent à un retrait de leurs financements fédéraux.

En parallèle, l’administration Trump prévoit également de faire pression sur le Comité international olympique (CIO)et d’autres instances sportives pour qu’elles modifient leurs règlements d’éligibilité en conséquence.

Un revirement par rapport à la politique de Biden

Cette interdiction marque une rupture nette avec la politique menée sous Joe Biden, qui avait tenté de limiter les exclusions systématiques des athlètes transgenres. Son administration avait proposé une réforme du Title IX interdisant les discriminations basées sur l’identité de genre, notamment dans le domaine du sport.

Cependant, cette réforme s’était heurtée à de nombreux obstacles juridiques. Plusieurs États républicains avaient déjà mis en place des lois locales interdisant la participation des athlètes trans aux compétitions féminines, menant à une bataille judiciaire qui a retardé l’application des directives de Biden. Finalement, en décembre 2024, peu avant son départ de la Maison-Blanche, l’administration Biden avait officiellement abandonné cette réforme.

Une décision qui divise l’Amérique

La signature de ce décret a immédiatement suscité des réactions contrastées.

  • Les partisans de la mesure, notamment des organisations conservatrices et des militantes du sport féminin, estiment qu’elle protège l’équité dans les compétitions sportives. « C’est une question de justice pour les athlètes biologiquement féminines », a déclaré Riley Gaines, ancienne nageuse universitaire et militante en faveur de l’exclusion des athlètes trans des catégories féminines.
  • Les opposants, en revanche, dénoncent une politique discriminatoire et appellent à des contestations judiciaires. L’ACLU (American Civil Liberties Union) a immédiatement annoncé son intention de déposer un recourscontre ce décret, qualifiant la mesure de « tentative abusive d’instrumentaliser le sport pour attaquer les droits des personnes transgenres ».

Vers une bataille judiciaire prolongée

Avec cette nouvelle directive, l’administration Trump engage un bras de fer avec de nombreux États démocrates, où des lois locales garantissent toujours l’inclusion des athlètes transgenres. Plusieurs gouverneurs et associations sportives ont déjà annoncé qu’ils refuseraient d’appliquer le décret et se prépareraient à défendre leurs politiques devant les tribunaux.

Le débat autour de la participation des athlètes transgenres dans le sport féminin, devenu un sujet brûlant aux États-Unis ces dernières années, semble ainsi loin d’être tranché. Ce décret présidentiel pourrait bien relancer un long combat juridique et politique, aux implications majeures pour le sport féminin et les droits des personnes trans aux États-Unis.

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