Un weekend sanglant vient de s’achever pour les forces de l’ordre haïtiennes. Deux agents ont perdu la vie lors d’affrontements avec des bandits armés, illustrant une fois de plus la guerre impitoyable que livre la police contre l’insécurité grandissante. Des sacrifices qui résonnent douloureusement dans tout le pays.
Le prix du sang continue d’être payé par ceux qui tentent de ramener la paix en Haïti. Ce weekend du 5 au 7 juillet, deux policiers ont été tués dans des circonstances dramatiques, l’un dans l’Artibonite et l’autre à Kenscoff, rappelant la dangerosité extrême du métier de policier dans le pays.
L’Artibonite endeuillée : Un agent de l’Utag tombe à Charrier
Dans l’Artibonite, un département que connaissent bien les familles des Gonaïves et de Saint-Marc, un policier de l’Utag (Unité temporaire anti-gang) a perdu la vie lors d’affrontements armés à Charrier, près de Désarmes. Cette localité, située non loin de Saint-Marc, est devenue le théâtre d’un combat acharné entre les forces de l’ordre et les éléments criminels.
L’identité de ce brave agent n’a pas encore été révélée, mais sa mort s’ajoute à la longue liste des policiers tombés au champ d’honneur dans leur mission de protection des citoyens. Pour les familles de la région, cette perte rappelle que la sécurité a un coût humain considérable.
Kenscoff sous le feu : Olrich Joseph, un héros tombé pour la patrie
À Kenscoff, commune située dans les hauteurs de Port-au-Prince et bien connue des habitants de la capitale, la nuit du 5 au 6 juillet a tourné au cauchemar. Une patrouille policière a été prise dans une embuscade tendue par des bandits au niveau de Viard.
Plusieurs agents du SWATT (unité d’élite de la police) ont été blessés dans cette attaque lâche. Parmi eux, le policier Olrich Joseph, qui a succombé à ses blessures dans un centre hospitalier. Son nom rejoint désormais la mémoire collective des héros haïtiens qui ont donné leur vie pour leur pays.
L’humiliation supplémentaire : Un blindé incendié en direct
Comme pour ajouter l’humiliation à la tragédie, les criminels ont incendié un blindé de la police lors de l’attaque de Kenscoff. Plus grave encore, ces bandits ont eu l’audace de filmer leur forfait et de publier la vidéo sur les réseaux sociaux, narguant ainsi les autorités et la population.
Cette mise en scène macabre illustre l’impunité dont jouissent encore certains groupes criminels, capables non seulement de s’attaquer aux forces de l’ordre, mais aussi de s’en vanter publiquement.
Un cycle de violence qui n’en finit plus
Contacté par les médias, un porte-parole de la Police nationale d’Haïti a confirmé les affrontements à Kenscoff, évoquant sobrement des « dégâts de part et d’autre ». Cette retenue dans les mots contraste avec la réalité brutale du terrain.
Ces incidents s’inscrivent dans un contexte plus large de violence, incluant l’incendie récent de l’hôtel Oloffson, un symbole culturel cher aux Haïtiens d’ici et d’ailleurs. Pour la diaspora haïtienne de New York, Miami ou Montréal, ces nouvelles rappellent douloureusement pourquoi tant de compatriotes ont dû quitter leur terre natale.
Deux familles pleurent aujourd’hui leurs fils tombés pour la sécurité d’Haïti. Combien d’autres sacrifices faudra-t-il encore pour que la paix revienne enfin dans notre pays ? Une question qui hante chaque Haïtien, qu’il vive à Port-au-Prince ou dans la diaspora.