Vendredi 10 octobre, un accord de cessez-le-feu est entré en vigueur dans la bande de Gaza. Aussitôt, des dizaines de milliers de familles déplacées ont commencé à regagner leurs foyers, tandis que le monde retient son souffle en attendant la libération des otages. Une lueur d’espoir qui rappelle à chacun l’importance de la paix.
Des familles enfin sur le chemin du retour
Après deux années à vivre dans les rues, sans toit, sans véritable abri, les Gazaouis ont enfin le droit de respirer. Dès que l’armée israélienne a annoncé l’entrée en vigueur du cessez-le-feu à 9 heures du matin (heure de Greenwich), des milliers de personnes se sont mises en route, certaines vers le nord du territoire, d’autres dans le sud direction Khan Younès.
Pour Areej Abou Saadaeh, 53 ans, ce retour représente bien plus qu’un changement d’adresse : « Cela fait deux ans que nous sommes déplacés, vivant sur les trottoirs, sans abri, ni endroit où loger. Je veux juste rentrer chez moi. Si Dieu le veut, les choses s’amélioreront et la trêve durera. » Une phrase qui résonne avec l’expérience vécue par des millions d’Haïtiens ayant fui l’insécurité ou les catastrophes naturelles, cherchant une stabilité qui semblait impossible.
Selon la Défense civile locale, environ 200 000 personnes sont déjà retournées dans le nord de la bande de Gaza vendredi. Un retour qui se fait « malgré les destructions, le siège et la douleur », comme l’explique Amir Abou Iyadeh, 32 ans, rencontré avant son départ vers le sud. Ces mots rappellent la résilience des Haïtiens face aux tremblements de terre, aux cyclones et aux crises humanitaires.
Un accord fragile mais porteur d’espoirs
L’accord de cessez-le-feu a été conclu en Égypte après quatre jours de négociations indirectes entre le Hamas et Israël, avec l’aide de médiateurs internationaux, dont les États-Unis. Le président américain Donald Trump, qui avait annoncé un plan de 20 points en septembre pour mettre fin à la guerre, prévoit même de se rendre au Moyen-Orient dimanche pour assister à la libération des otages, prévue pour lundi ou mardi.
Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, a exprimé son espoir de voir son pays célébrer « un jour de joie nationale » dès lundi soir avec « le retour de tous les otages ». Parmi les 48 otages retenus à Gaza — 47 enlevés le 7 octobre 2023 et un soldat tué en 2014 — 20 sont vivants et 28 sont décédés.
En échange, Israël s’engage à libérer 250 détenus pour raisons de sécurité et 1 700 Palestiniens arrêtés depuis octobre 2023. Toutefois, la liste des 250 prisonniers annoncée vendredi ne comprend aucun des principaux détenus demandés par le Hamas, comme Marwan Barghouthi, soulevant des questions sur la volonté réelle des deux parties à aller au-delà des premiers pas.
Des divergences qui menacent la stabilité
Si ce cessez-le-feu constitue une première victoire pour la paix, l’accord reste fragile. La deuxième phase du plan Trump, qui prévoit le désarmement du Hamas et son exil, divise profondément les deux parties. Le Hamas réclame le retrait total d’Israël de Gaza, tandis qu’Israël insiste pour maintenir une présence militaire dans la majorité du territoire palestinien.
Pendant cette première étape, l’armée israélienne continuera de contrôler environ 53 % de la bande de Gaza. Plusieurs zones restent marquées comme « extrêmement dangereuses » pour la population civile.
Un bilan humain dévastateur
Le conflit a laissé des plaies profondes. L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 avait fait 1 219 morts, en majorité des civils. En riposte, la campagne militaire israélienne a causé la mort de plus de 67 194 personnes selon le ministère de la Santé palestinien, créant un désastre humanitaire sans précédent.
Vendredi, les secouristes ont profité du cessez-le-feu pour fouiller les décombres. À Gaza City seulement, 63 dépouilles ont été retrouvées et transportées à l’hôpital. Des chiffres qui rappellent cruellement l’ampleur de la destruction.
Et maintenant ?
Ce cessez-le-feu marque un tournant majeur dans un conflit qui a ravagé Gaza pendant deux ans. Mais beaucoup de questions demeurent : parviendra-t-on à maintenir cette trêve au-delà des jours et des semaines à venir ? Les phases suivantes du plan Trump seront-elles mises en œuvre sans accrocs ?
Pour les Haïtiens, cette situation rappelle une vérité universelle : la paix est précieuse, fragile et exige la détermination de tous. Elle nous invite aussi à réfléchir sur nos propres crises, nos propres défis, et sur la nécessité de construire des solutions durables pour nos communautés.
À Gaza, des familles retrouvent enfin leurs foyers en ruines. C’est un premier pas. Mais le vrai test commence maintenant.