Washington, 10 avril 2025 – En visite officielle aux États-Unis, Smith Augustin, membre du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a rencontré ce jeudi le Secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA), Luis Almagro. Cette démarche diplomatique s’inscrit dans un effort stratégique visant à renforcer le soutien régional à la sécurité d’Haïti, tout en mettant en lumière la situation humanitaire dramatique du pays.

Crise sécuritaire à dimension transnationale

Au cœur des discussions entre les deux hommes : l’escalade de la criminalité transnationale. Selon un communiqué publié par la Présidence, les échanges ont porté sur le rôle croissant des réseaux internationaux de trafic d’armes, de munitions et de drogues qui alimentent l’insécurité en Haïti. Smith Augustin a plaidé pour un appui renforcé à la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) et a soutenu l’appel des Nations Unies à mobiliser 900 millions de dollars nécessaires au déploiement complet des 2 400 agents prévus.

Crise migratoire et droits humains

Le conseiller-président a également attiré l’attention sur la situation migratoire préoccupante des Haïtiens, notamment aux États-Unis. Il a exhorté l’OEA à s’impliquer activement dans la protection des droits des migrants haïtiens, souvent victimes de traitements discriminatoires ou inhumains.

Un symposium régional en préparation

En réponse, Luis Almagro s’est montré favorable à la proposition d’organiser un symposium régional d’urgence sur Haïti. Ce forum devrait permettre de :

  • Analyser en profondeur les causes et dynamiques de l’insécurité haïtienne ;
  • Définir un plan stratégique international pour contrer la criminalité ;
  • Mobiliser un engagement financier et politique autour de ce plan.

Cette initiative s’inscrit dans une tournée diplomatique entamée par Smith Augustin à Washington et à New York, marquée par des rencontres avec des partenaires techniques, des membres de la diaspora haïtienne et des responsables internationaux.

Renforcement des capacités militaires

L’un des autres temps forts de cette mission diplomatique sera une réunion avec le Conseil interaméricain de défense. Au programme : la mise en œuvre d’un vaste plan de formation aux métiers militaires, destiné à améliorer les capacités opérationnelles des Forces armées d’Haïti.

Vers une transition démocratique

Smith Augustin a profité de cette occasion pour réitérer l’engagement du CPT à rétablir l’ordre démocratique. Il a confirmé la volonté du Conseil d’organiser un référendum constitutionnel, suivi d’élections générales en 2026, dans l’objectif de remettre le pouvoir à un président élu.

Une course contre la montre

Malgré ces efforts sur la scène internationale, la réalité sur le terrain demeure tragique. La violence des gangs continue de faire des ravages. Depuis l’attaque de Kenscoff, entamée le 27 janvier, plus de 260 personnes ont été tuées, selon un récent bilan du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH). À Mirebalais et Saut-d’Eau, plus de 31 000 déplacés ont été recensés, fuyant l’avancée des groupes armés.

Un Conseil sous pression

À moins d’un an de la fin de son mandat, le Conseil Présidentiel de Transition, composé de neuf membres, semble pris de court. L’agenda est chargé, les promesses sont nombreuses, mais les résultats concrets tardent à venir. Alors que le compte à rebours vers février 2026 est lancé, la pression s’accentue sur le CPT, sommé de prouver sa capacité à redresser un pays au bord du gouffre.

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