Un don de la Banque Mondiale booste l’agriculture durable et la sécurité alimentaire, un espoir pour les Haïtiens
Un vent d’espoir souffle sur Haïti : un don de 50 millions de dollars de la Banque Mondiale, signé le 25 avril 2025, va financer des projets pour renforcer l’agriculture et la sécurité alimentaire. De Port-au-Prince à la diaspora, cette initiative promet de transformer nos terres et de redonner vie à nos communautés.
Un coup de pouce pour l’agriculture haïtienne
Le vendredi 25 avril 2025, à Washington, le ministère haïtien de l’Économie et des Finances et la Banque Mondiale ont scellé un accord majeur : un don de 50 millions de dollars pour la deuxième phase du projet « Haïti – Territoires Productifs Résilients ». Ce programme ambitieux veut révolutionner l’agriculture haïtienne en adoptant une approche multisectorielle, mêlant agriculture, gestion de l’eau et protection de l’environnement. L’objectif ? Assurer une sécurité alimentaire durable et créer des emplois dans un pays où 5,7 millions de personnes luttent contre la faim.
Pour les Haïtiens, ce projet rappelle les jours où les marchés de Port-de-Paix ou de Jacmel regorgeaient de mangues, de bananes et de maïs cultivés localement. « Si on peut faire revivre nos terres, c’est tout Haïti qui respirera mieux », confie Marie, une agricultrice de l’Artibonite, à Horizon 360 News. À Miami, où la diaspora suit de près les efforts de reconstruction, cet accord suscite un enthousiasme prudent.
Combattre la faim et la pauvreté
La crise alimentaire en Haïti, aggravée par l’inflation galopante (30 % en février 2025) et la violence des gangs, force de nombreux ménages à réduire leurs repas. Dans des villes comme Les Cayes ou des quartiers comme Canapé-Vert, les familles peinent à joindre les deux bouts. Le projet « Territoires Productifs Résilients » veut changer la donne en promouvant des pratiques agricoles durables, comme l’agroécologie, et en améliorant la gestion de l’eau pour irriguer les terres asséchées.
Piloté par les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement, un Plan directeur guidera ces efforts. Des investissements cibleront toute la chaîne agroalimentaire : des semences de qualité à la transformation des produits, en passant par l’accès aux marchés. « On veut que le manioc de Jérémie arrive sur les étals de Port-au-Prince et même à l’export », explique un responsable du projet, évoquant des rêves d’autosuffisance alimentaire.
Des emplois pour un avenir durable
Au-delà de la sécurité alimentaire, ce don promet de créer des emplois durables, un enjeu crucial dans un pays où l’économie informelle s’effondre sous la pression des gangs. En modernisant les filières agricoles, comme le café ou le cacao, et en soutenant les petites entreprises agroalimentaires, le projet pourrait offrir des opportunités aux jeunes, souvent tentés par l’émigration. À Montréal, où la diaspora envoie des millions de dollars pour soutenir les familles, cet espoir de relance économique est accueilli avec ferveur. « Si Haïti produit plus, on dépendra moins des transferts », note Jean, un entrepreneur haïtien au Canada.
Le programme s’inscrit dans une vision à long terme : renforcer la résilience climatique face aux ouragans et à la sécheresse, préserver les ressources naturelles, comme les forêts du Morne l’Hôpital, et dynamiser les zones rurales, de l’Artibonite à la Grand’Anse. Ces efforts font écho au récent partenariat avec la Banque interaméricaine de développement, signé le 21 avril, pour un développement inclusif.
Des défis à relever
Malgré cet élan, les obstacles sont nombreux. Les gangs, qui contrôlent 85 % de Port-au-Prince et des routes clés, perturbent les chaînes d’approvisionnement. La fermeture de l’Hôpital de Mirebalais et de l’hôtel Marriott montre à quel point l’insécurité freine les projets. « Comment planter si on ne peut pas circuler ? » s’inquiète un paysan de Mirebalais sur X. La mise en œuvre du projet nécessitera une coordination étroite entre le gouvernement, la PNH et la mission multinationale kenyane, encore sous-équipée.
Pourtant, des initiatives locales, comme les coopératives agricoles de Hinche ou les marchés communautaires de Cap-Haïtien, prouvent que la résilience haïtienne peut triompher. La diaspora, de Brooklyn à Paris, pourrait aussi jouer un rôle en investissant dans ces projets ou en partageant son expertise.
Un avenir à cultiver ensemble
Ce don de 50 millions de dollars est plus qu’une aide financière : c’est une promesse de renouveau pour nos terres et nos communautés. Mais pour qu’il porte ses fruits, il faudra du courage, de la solidarité et un engagement collectif. À nous, Haïtiens d’Haïti et de la diaspora, de soutenir ces efforts, que ce soit en achetant local, en partageant nos idées ou en faisant entendre notre voix. Et si ce projet redonnait à Haïti son titre de « Perle des Antilles » ? À vous de nous dire : comment pouvons-nous semer cet avenir ensemble ?