En un an, le Conseil Présidentiel de Transition coûte plus d’un milliard de gourdes sans résultats, alerte le RNDDH

Un an après son installation, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a englouti plus d’un milliard de gourdes sans freiner les gangs ni avancer vers les élections, révèle un rapport choc du RNDDH. Pour les Haïtiens, en Haïti et dans la diaspora, ce gâchis financier est une trahison qui appelle des comptes.

Une facture astronomique pour un échec retentissant

Le 25 avril 2024, le CPT, formé de neuf membres issus de partis comme Fanmi Lavalas et d’organisations de la société civile, promettait de rétablir la sécurité, réformer la Constitution et organiser des élections d’ici février 2026. Un an plus tard, aucun de ces engagements n’a été tenu, mais les conseillers se sont enrichis, coûtant à l’État haïtien 1,122 milliard de gourdes, selon un rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) publié le 25 avril 2025.

Chaque mois, les neuf membres du CPT engloutissent 93,5 millions de gourdes, soit 10 millions par conseiller. Ce montant inclut des salaires de 225 000 gourdes, des frais d’intelligence de 4,5 millions, des cartes de débit de 2,5 millions, et même 925 000 gourdes pour la nourriture. « Ils mangent mieux que 90 % des Haïtiens ! » s’indigne Marie, une marchande de Port-au-Prince, où 5,7 millions de personnes souffrent de la faim.

Des privilèges indécents

Le rapport du RNDDH, dirigé par Pierre Espérance, détaille des dépenses scandaleuses. Chaque conseiller reçoit 350 000 gourdes pour le petit-déjeuner et le lunch, 400 000 pour une « deuxième résidence », et 75 000 pour « remplir le réfrigérateur ». Lors des fêtes pascales, chacun a empoché entre 3 et 5 millions de gourdes pour des « célébrations ». À New York, où la diaspora soutient les familles, ces chiffres choquent. « On envoie de l’argent pour survivre, et eux s’achètent des festins », s’emporte Jean, un chauffeur haïtien à Brooklyn.

Les voyages à l’étranger aggravent la facture. En un an, les conseillers ont effectué 15 déplacements, chacun coûtant 5 000 dollars par personne en frais de représentation, plus 1 000 dollars par nuitée. Avec des délégations allant jusqu’à 15 personnes, ces voyages, souvent sans résultats concrets, « perpétuent le pillage des caisses publiques », dénonce le RNDDH. « Pendant qu’ils paradent à l’étranger, Port-au-Prince brûle », lance un étudiant de Jacmel sur X.

Un pays livré aux gangs

Pendant que le CPT vide le trésor public, les gangs de Viv Ansanm contrôlent 85 % de Port-au-Prince et des régions comme l’Artibonite et le Centre. Des communes comme Delmas, Carrefour et Kenscoff sont sous leur emprise, et des institutions comme l’Hôpital de Mirebalais et l’hôtel Marriott ont fermé. Le Conseil National de Sécurité, créé en décembre 2024, n’a jamais fonctionné, et les élections promises pour 2025 sont au point mort. Le Conseil Électoral Provisoire (CEP) n’a ni budget ni calendrier, et la réforme constitutionnelle est dans l’impasse.

Une trahison qui coûte cher

Le RNDDH dénonce un « partage de gâteau » entre le CPT et la primature, avec des nominations clientélistes sans contrôle. Alors que l’État s’effondre, les conseillers s’octroient des privilèges dignes d’un « pouvoir légitime », critique Pierre Espérance. À Port-au-Prince, où les brigades d’autodéfense risquent leur vie, comme à Canapé-Vert, ce contraste révolte. « Ils se goinfrent pendant qu’on meurt », s’écrie un habitant de Pétion-Ville.

Ce gâchis contraste avec des initiatives comme le don de 50 millions de dollars de la Banque Mondiale pour l’agriculture, qui offre un espoir de relance. Mais sans sécurité ni gouvernance, ces fonds risquent de s’évaporer, comme les promesses du CPT.

Un appel à la mobilisation

Avec seulement dix mois avant la fin de son mandat le 7 février 2026, le CPT semble incapable de redresser la barre. Face à ce fiasco, la diaspora et les Haïtiens sur place doivent unir leurs voix. À Miami, des organisations comme Haitian Bridge Alliance appellent à la pression internationale. À Cap-Haïtien, des jeunes rêvent d’un sursaut, comme celui des héros de Vertières. Et vous, que ferez-vous pour exiger des comptes ? Ce milliard de gourdes envolé est le nôtre. Ensemble, pouvons-nous écrire une nouvelle page pour Haïti ?

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