Le gang Gran Grif de Savien sème la terreur dans l’Artibonite

Ce 30 avril 2025, une attaque brutale du gang Gran Grif a plongé Petite-Rivière de l’Artibonite dans l’horreur, faisant des dizaines de morts et des milliers de déplacés. Un cri d’alarme qui résonne jusqu’à la diaspora haïtienne, impuissante face à cette tragédie.

Un réveil sous les balles
À 3 heures du matin, ce mercredi 30 avril 2025, les habitants de Petite-Rivière de l’Artibonite ont été tirés de leur sommeil par des rafales d’armes automatiques. Le gang Gran Grif de Savien, déjà responsable du massacre de décembre 2024, a de nouveau frappé le centre-ville. « En quelques heures, des maisons et des véhicules ont été incendiés, des familles tuées ou kidnappées, et des jeunes filles violées », raconte le pasteur Sylvio Jacques, témoin de l’horreur.

Certains, pris au piège par les balles, n’ont pas pu fuir. D’autres se sont jetés dans le fleuve Artibonite pour échapper aux tirs venant du fort de la Crête à Pierrot, occupé par les bandits. « Des enfants, des jeunes et des adultes ont péri dans l’eau », relatent des rescapés, évoquant la détresse de ceux qui ne savent pas nager. À Port-au-Prince ou à Miami, où la diaspora suit ces nouvelles avec angoisse, ces récits glacent le sang.

Des milliers de déplacés et une police dépassée
Comme en décembre 2024, des milliers d’habitants ont fui vers Verrettes, Marchand, Liancourt et Saint-Marc. Sur la place Philippe Guerrier à Saint-Marc, les déplacés décrivent un « cauchemar ». Un journaliste local, sous le choc, rapporte que les bandits contrôlent le centre-ville depuis plus de 12 heures, défiant les unités de la Police nationale d’Haïti (PNH) et de la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS). « Les hommes de Lucson Elan agissent sans contrainte », déplore-t-il.

André Saint-Louis, leader paysan, confirme que le bilan est lourd, mais difficile à chiffrer. « Jusqu’à 17 heures, la police n’a pas repris le contrôle », ajoute-t-il, tandis que Bertude Horace, entrepreneure agricole, souligne que les gangs se renforcent en moyens et en effectifs. Hinche, où l’insécurité menace aussi, ces témoignages rappellent l’urgence d’une réponse forte.

Une colère qui monte contre les autorités
L’organisation féministe Dwa Fanm dénonce une attaque visant à « punir la population qui ose se fier aux autorités ». André Guerdy, du mouvement Voix jeunesse rivartibonitienne, accuse les autorités régionales de privilégier « les profits et les publicités médiatiques » au détriment de la sécurité. « Des enfants sont fusillés, des femmes étranglées, des adultes calcinés », s’indigne-t-il, décrivant un « chaos total ».

Le Komite inisyativ pou lapè nan ba latibonit (KILBA) va plus loin, tenant l’État haïtien et les États-Unis pour responsables de la « gangstérisation » du pays. Face à cette tragédie, les appels se multiplient pour des opérations musclées contre les gangs ou un changement de leadership au sein du Conseil présidentiel de transition (CPT) et du gouvernement.

Petite-Rivière, un appel à l’action
Petite-Rivière de l’Artibonite est devenue le symbole d’un pays à bout de souffle. Alors que les Haïtiens, de Gonaïves à Montréal, pleurent leurs morts, l’inaction des autorités alimente la colère. Combien de massacres faudra-t-il encore pour que la sécurité revienne ? À vous, d’Haïti ou de la diaspora, de faire entendre votre voix : quelles solutions pour en finir avec cette violence ?

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