Le 1er mai 2025, une célébration de la culture haïtienne malgré l’insécurité

Ce 1er mai 2025, la Foire de la résistance agricole et artisanale, organisée par le groupe Eritaj au NH Haïti El Rancho, a réuni des Haïtiens autour de leurs traditions, défiant l’insécurité qui étouffe le commerce local. Une lueur d’espoir pour un peuple en quête de normalité.

Un 1er mai vibrant de culture haïtienne
Le NH Haïti El Rancho, à Pétion-Ville, s’est transformé ce 1er mai 2025 en un véritable carrefour de la culture haïtienne. Organisée par le groupe Eritaj avec des institutions publiques et organisations artisanales, la « Foire de la résistance agricole et artisanale » a célébré la fête de l’agriculture et du travail. Sous un soleil éclatant, des dizaines de stands ont pris place dans la cour de l’hôtel, offrant tubercules, fruits, confiseries traditionnelles et objets artisanaux. Les parfums de sirop et de douceurs haïtiennes flottaient dans l’air, tandis que les exposants, fiers et déterminés, partageaient leur savoir-faire.

À l’intérieur, coopératives agricoles, marques locales et structures étatiques, comme la Direction de l’Immigration et de l’Émigration (DIE), ont attiré les visiteurs. Le stand de la DIE, où l’on pouvait s’informer sur les passeports et laisser des doléances, a particulièrement marqué les esprits. « On se sent considérés », confie Dieulifaite, un participant, ému de voir l’État à la rencontre du peuple. À Miami ou à Montréal, où la diaspora rêve de retourner au pays, cette initiative rappelle l’importance de ces ponts entre institutions et citoyens.

Une fête populaire pour oublier les soucis
L’ambiance s’est enflammée avec l’arrivée d’un groupe de rara, qui a fait vibrer la cour au son des tambours et des trompettes. Les visiteurs, jeunes et vieux, ont dansé en ronde, célébrant une tradition ancrée dans l’âme haïtienne. « C’est le vrai 1er mai. On oublie les soucis, même pour quelques minutes », s’exclame Michou, capturant l’instant sur son téléphone. À léogane, où les traditions comme le rara restent vivaces, ou à Port-de-Paix, où les fêtes populaires manquent cruellement, cette joie éphémère touche les cœurs.

Les ministres de l’Intérieur, Paul Antoine Bien-aimé, et de la Justice, Patrick Pelissier, ont visité la foire, saluant l’initiative. Bien-aimé a remis une plaque au groupe Eritaj pour honorer leurs efforts, un geste symbolique qui a ému les organisateurs et les participants.

L’insécurité, une ombre sur la résistance
Derrière cette célébration, une réalité plus sombre plane. Les exposants et visiteurs n’ont cessé de déplorer l’impact de l’insécurité sur le commerce local. « À Christ-Roi, le marché est désert, les bandits contrôlent tout », regrette Jean-Baptiste, un acheteur de produits vivriers. Marthine, une marchande, ajoute : « Avant, je vendais à Bas Delmas. Maintenant, je dépends des foires pour survivre. » Ces zones, comme Nazon ou le centre-ville, se vident sous la menace des gangs, asphyxiant les petits commerçants.

Pourtant, cette foire incarne un acte de résistance. « Continuer à produire, transformer, vendre, créer, c’est résister », affirme Stevenson, un jeune artisan. Les familles repartant avec des sachets de sirop, de savon ou de bracelets témoignent de cette détermination à faire vivre l’économie locale, malgré tout.

Un espoir à cultiver ensemble
La Foire Eritaj a offert une parenthèse de lumière dans un Haïti blessé, mais elle rappelle aussi l’urgence de lutter contre l’insécurité pour que de tels moments ne restent pas des exceptions. À nous, Haïtiens d’ici et de la diaspora, de soutenir ces initiatives et d’exiger un avenir où produire et célébrer ne soit plus un acte de bravoure. Quelles traditions vous inspirent pour faire vivre notre culture ?

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