Washington, le 12 février 2025 – Le Secrétaire américain à la Défense, Pete Hegseth, a déclaré ce mercredi que l’adhésion de l’Ukraine à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) ne constituait plus une option réaliste à court terme. Il a souligné que la sécurité de l’Ukraine devait être désormais prise en charge principalement par l’Europe, marquant ainsi un tournant dans la politique étrangère des États-Unis.

Cette déclaration intervient dans un contexte où l’administration du président Donald Trump met davantage l’accent sur la protection des frontières américaines et la dissuasion face à la Chine. Lors d’une réunion du groupe de contact pour la défense de l’Ukraine, Hegseth a affirmé que les États-Unis n’enverraient pas de troupes sur le sol ukrainien et que l’Europe devait jouer un rôle de premier plan dans la garantie de la sécurité de Kiev. Il a également jugé irréaliste un retour aux frontières d’avant 2014, faisant référence à l’annexion de la Crimée par la Russie.

Un impact stratégique pour l’Ukraine et l’OTAN

Cette prise de position représente un défi pour le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a réaffirmé à plusieurs reprises l’importance du soutien américain pour la sécurité et la souveraineté de son pays. Face à un possible désengagement progressif de Washington, l’OTAN et l’Union européenne ont déjà commencé à renforcer leurs mécanismes de coopération militaire et d’aide à l’Ukraine.

Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a reconnu la nécessité d’intensifier l’aide militaire à Kiev. De son côté, le secrétaire britannique à la Défense, John Healey, a exprimé la volonté du Royaume-Uni d’accroître son engagement pour la sécurité européenne.

Un changement de cap par rapport aux engagements passés

Jusqu’à récemment, l’ensemble des membres de l’OTAN, y compris les États-Unis, avaient maintenu leur engagement à garantir à l’Ukraine une voie irréversible vers son adhésion. Lors du sommet de Washington en 2024, les Alliés avaient réaffirmé que l’avenir de l’Ukraine se trouvait au sein de l’Alliance et qu’ils poursuivraient leurs efforts pour son intégration euro-atlantique.

Cependant, avec la nouvelle orientation de l’administration Trump, cette perspective semble aujourd’hui plus incertaine. Cette évolution pourrait entraîner des ajustements stratégiques tant pour l’Ukraine que pour l’OTAN, alors que l’Europe s’apprête à prendre une place plus centrale dans le soutien militaire et diplomatique à Kiev.

Reste à savoir comment les autres membres de l’Alliance et l’Ukraine s’adapteront à cette nouvelle donne géopolitique.

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