Malgré l’insécurité et les crises à répétition, Haïti ne baisse pas les bras. Le gouvernement vient de signer avec l’OPS/OMS une stratégie ambitieuse pour renforcer le système de santé du pays et garantir l’accès aux soins pour tous les Haïtiens, où qu’ils soient.

Washington D.C., 1er octobre 2025 – Dans un contexte marqué par l’instabilité, le gouvernement haïtien pose un acte fort : celui de placer la santé au cœur de ses priorités. Ce mardi, le Ministre de la Santé publique et de la Population, Dr Bertrand Sinal, et le Directeur de l’Organisation panaméricaine de la Santé (OPS), Dr Jarbas Barbosa, ont paraphé au siège de l’OPS à Washington un document qui pourrait changer la donne : la Stratégie de coopération nationale 2026-2028.

Un engagement politique dans la tourmente

Pour beaucoup d’Haïtiens vivant au pays ou dans la diaspora – que ce soit à Miami, Montréal, Paris ou New York – les difficultés d’accès aux soins de santé en Haïti sont une réalité douloureuse. Hôpitaux sous-équipés, pénurie de médicaments, personnel médical insuffisant : la liste est longue. Pourtant, face à ces défis immenses, Port-au-Prince affirme que la santé reste une priorité nationale.

« En dépit des crises multiples que traverse notre pays, le gouvernement reste pleinement engagé à protéger la santé de notre peuple », a martelé le Dr Sinal lors de la cérémonie de signature. Un message clair : abandonner le secteur sanitaire n’est pas une option.

Trois grands axes pour transformer le système

La nouvelle stratégie ne se contente pas de belles paroles. Elle fixe trois priorités concrètes pour les trois prochaines années :

1. Renforcer les capacités et garantir l’accès universel aux soins
Il s’agit de former davantage de médecins, d’infirmières et de techniciens de santé, mais aussi de s’assurer que chaque Haïtien – qu’il vive à Cité Soleil, aux Gonaïves ou à Jérémie – puisse consulter un professionnel de santé sans se ruiner. L’équité est le maître-mot.

2. Prévenir et prendre en charge les grandes maladies
Du choléra à la malnutrition, en passant par le VIH/SIDA et les maladies chroniques, Haïti fait face à de nombreux défis sanitaires. Cette stratégie vise à intensifier la prévention et à améliorer la prise en charge de ces maux qui minent la population.

3. Mieux se préparer aux urgences sanitaires
Entre les catastrophes naturelles (séismes, ouragans) et les crises sécuritaires, Haïti doit pouvoir réagir rapidement. L’approche dite « NEXUS » – qui lie aide humanitaire, développement et consolidation de la paix – sera au cœur de cette préparation. En clair : ne plus improviser face à l’urgence, mais anticiper.

Une démarche inclusive

Ce qui rend cet accord particulièrement prometteur, c’est qu’il n’a pas été pondu en catimini entre quelques bureaucrates. Le document est le fruit d’un processus participatif impliquant le gouvernement, la société civile haïtienne et les partenaires internationaux. Une approche collaborative qui donne de l’espoir, même aux plus sceptiques.

Et maintenant ?

La signature, c’est bien. La mise en œuvre, ce sera le vrai test. Pour les Haïtiens du pays comme de la diaspora, cette stratégie représente une lueur d’espoir. Mais elle soulève aussi des questions légitimes : les moyens financiers suivront-ils ? Le personnel formé restera-t-il en Haïti ou partira-t-il chercher de meilleures conditions ailleurs ? La corruption ne viendra-t-elle pas saboter ces bonnes intentions ?

L’avenir nous le dira. Mais une chose est sûre : reconnaître que la santé est un droit fondamental, c’est déjà un premier pas. À nous, citoyens, de veiller à ce que ces promesses se transforment en réalité dans nos hôpitaux, nos cliniques et nos dispensaires.

Et vous, croyez-vous que cette stratégie peut vraiment changer les choses pour le système de santé haïtien ? Partagez votre avis.

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